A l’occasion de ce concours, nous avons présenté un ensemble de propositions qui se fondent sur nos convictions dans un avenir meilleur. Nous ne souhaitons pas développer de solution rédemptrice au caractère définitif. Nous attendons que nos propositions suscitent des réflexions chez les différents partenaires de l’aménagement du territoire, au centre desquels nous plaçons l’habitant, et l’utilisateur. Il nous semble plus important de tendre à la construction d’une nouvelle démocratie urbaine qu’à la construction d’un style.

Les interventions proposées ne sont pas de nature à revitaliser ou transfigurer à elles seules le quartier. Ce n’est ni possible ni souhaitable, pour plusieurs raisons :
– Il serait complètement absurde de nier l’extraordinaire richesse de l’établissement humain existant sur le site, et qu’il convient avant tout de maintenir et de prendre en compte comme moteur principal de toute intervention.
– Il faut garder à l’esprit que la ville se reconstruit sans cesse sur elle-même et qu’aucune solution n’est définitive…
– Et que, de plus, l’actuel projet s’inscrit dans un séquençage, en constituant la première phase d’un projet en devenir.

La revalorisation de l’ensemble du site constitue un processus en mouvement constant au sein duquel de nombreuses inconnues subsistent. Cette vision à long terme de l’aménagement urbain induit une attitude sur le choix des matériaux mis en œuvre et sur le végétal.
Planter pour mettre en forme l’espace public et utiliser les matières nobles là où l’on cherche à pérenniser l’usage.
Planter pour gérer et occuper les friches, les zones en devenir, et aménager avec le minimum d’investissement.

Concernant la passerelle, ne pas compromettre le vaste potentiel du terrain jouxtant la place Vivegnis, créer un objet « synthèse d’un contenu et d’un contenant », nourrir la place Vivegnis par cette importante fonction et être économique sont autant d’intentions qui nous ont conduit à la formulation d’une structure prismatique en bois qui contient les rampes obliques et les paliers issus de la norme sur l’accessibilité à des lieux publics. Au sommet une aire de dégagement constitue un point de vue privilégié sur la place et le quartier. Elle constitue un des appuis de la passerelle horizontale qui s’élance par dessus les rails pour atteindre le premier plateau herbeux des Coteaux.
Des escaliers constituent des by-pass qui permettent une variété de parcours en fonction du moyen de déplacement, des humeurs. Tout au long de l’ascension et de la descente, le promeneur est mis en scène, dans un rapport entre le statique et le mobile, entre l’observant et l’observé.