Pratiquer l’architecture
L’architecture est avant tout un métier de service. Au sein du système d’acteurs-partenaires de la construction, l’architecte est l’auteur du projet, le concepteur, c’est à dire d’être humblement le filtre par lequel passent toutes les informations, toutes les données, toutes les contraintes, toutes les demandes ; filtre qui, avec sa sensibilité – sa personnalité – sa conviction – son humeur, les conduira à la forme, c’est à dire à la révélation de leur sens.

L’architecte est donc un professionnel qui résout des problèmes de structure, d’enveloppe, d’usage et de coût afin de révéler le sens et la poésie des espaces construits. Il est le responsable du sens, de l’émotion, qui font qu’un lieu de vie accueille, abrite, interroge, révèle…

C’est le minimum à donner par respect pour l’homme.

L’architecte est aussi un concepteur qui doit personnellement s’engager dans la formulation de sa réponse.

Aussi est-il amené à choisir, à définir, à assumer le choix d’une forme, d’une réponse.

Ce choix ne dépend pas uniquement d’un processus rationnel, comme une science exacte, qui trouve ses réponses dans l’existant, dans le passé, mais bien aussi d’une création dans ce qu’elle a d’une prise de risque, d’un défi, qui trouve ses réponses dans l’inconnu, dans le futur.

Sans prise de risque, pas d’évolution, pas de civilisation, pas de vie.

Dans ce cadre, une intervention architecturale pertinente se doit de traduire le dessein que nous faisons pour la société, qui s’inscrit dans la perspective d’un devenir souhaité. Au moment de projeter, il est absolument insuffisant de mesurer les richesses et les manques d’une situation donnée, les atouts et les contraintes d’un contexte. Il est nécessaire, vital, salvateur de nous interroger sur ce que ce contexte va devenir, et mieux, sur ce que nous voudrions qu’il devienne.

Le paradoxe du métier est qu’un bon projet soit celui qui se préoccupe d’abord de l’avenir, et qu’une bonne réalisation soit celle qui semble avoir toujours été là.

Prendre en compte les données

L’architecte, nous venons de le dire, est amené par son rôle à résoudre des questions, des problèmes. La compréhension de ces problèmes est donc impérative pour parvenir à une pratique correcte du métier. Nous sommes persuadés qu’une importante phase d’analyse doit précéder la synthèse. Les données fondamentales sont liées à quelques domaines fondammentaux : le programme du maître de l’ouvrage, le contexte, le budget et le délai.

Rencontrer les enjeux à venir

Depuis quelques années, notre atelier intègre, de manière systématique, les enjeux écologiques globaux à l’architecture qu’il développe.

Notre conviction est que la performance énergétique des bâtiments et leur qualité écologique ne peuvent plus être considérées uniquement comme des « plus » à proposer. Elles doivent faire partie des exigences de base et être insérées le plus tôt possible dans le processus de conception.

Notre attitude est donc proactive, mais elle ne peut s’offrir le luxe d’être dogmatique.
En effet, nous travaillons parfois sur des projets dans lesquels la prise en compte d’arguments environnementaux n’est pas toujours une demande fondamentale. Le financement de l’opération est alors le point sensible et nos partenaires ne réfléchissent pas tous en terme de coût global (construction + utilisation).