Il s’agissait de construire trois cents mètres carrés de bureaux
dans le site mono-fonctionnel que constitue un parc scientifique,
projet à la fois très ambitieux et extrêmement mesuré.
En effet, cet immeuble à part entière
traduit le développement d’une jeune société,
son dynamisme, son courage, sa détermination ;
et dans le même temps, ce petit édifice est amené à côtoyer dans ce parc
des objets construits de dix à trente mille mètres carrés de plancher.

Cette dualité va conduire à serrer au plus près les données programmatiques de la demande,
la situation concrète de la parcelle,
la réalité socio-économique du lieu et du moment,
tout en affirmant l’existence autonome de l’architecture
à l’intérieur mais aussi au delà de son rôle de synthèse
de l’ensemble des données générées par l’action humaine.

C’est au service d’un programme, d’un lieu, d’une époque, que l’architecture existe.

Très tôt est apparu le choix d’inscrire l’intervention
dans la construction générale de la zone d’accueil du parc scientifique,
zone particulière, un peu privilégiée, où l’immeuble devait s’ériger.
Il était nécessaire d’en maintenir et même d’en souligner les hiérarchies.
Nécessaire aussi de structurer, de contenir l’émiettement inhérent à ce type d’implantation.

Le bâtiment s’étire à front de voirie pour constituer un grand mur d’enceinte
et renforcer la frontalité de l’accès à la zone d’accueil.

Il maximalise ainsi la volonté du maître de l’ouvrage d’exprimer l’existence de son entreprise,
en créant une ample volumétrie,
sans pour autant créer le moindre hiatus avec le centre d’accueil, élément principal de la zone.

Le reste n’est qu’un jeu d’enfant,
la poétique du lieu naît de l’assemblage fonctionnel des espaces demandés par le programme.

Toutes les spatialités sont contenues dans un grand prisme
fait de deux longs murs parallèles en brique rouge,
et de deux petits cotés entièrement vitrés.

Aux deux extrémités, la largeur entière du bâtiment et sa double hauteur
sont révélées au premier regard, au comptoir d’entrée puis dans la salle de formation.
Un couloir les relie, enrichi de la coursive de distribution de l’étage.
Au rez, le couloir distribue les bureaux fermés, le réfectoire et les sanitaires,
avant de donner accès à la grande salle de formation.
A l’étage, la coursive longe une zone de travail ouverte, les techniques,
et une salle de réunion en surplomb de la grande salle.

Au grand prisme de base est accolé un volume annexe contenant un vestiaire avec coin détente,
et la seconde distribution verticale en deux demi-volées, pour rétablir un contact avec le terrain naturel et garantir ainsi toutes les possibilités d’extension ou de connexion future.